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Updated: il y a 1 heure 58 min

Lutte contre la delinquance financière : Près de 43 milliards de CFA recouvrés par la CoLDEFF à la date du 19 avril

il y a 11 heures 46 min

Cette annonce a été faite au terme d'une audience que le président du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le Général de Brigade ABDOURAHAMANE TIANI a accordée, ce vendredi 19 Avril 2024 en fin de journée, aux membres du bureau de la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (CoLDEFF) sous la conduite du Colonel Abdoul Walid Djibo, Président de la dite Commission.

Cette audience s'inscrit dans le cadre des rencontres périodiques instituées à l'effet de rendre compte de l'évolution des activités de la COLDEFF, indique-t-on.

''Nous sommes à notre 3ème rendez- vous avec les plus hautes autorités pour partager avec elles, ainsi qu'avec le peuple nigérien, l'état d'avancement de nos activités'' a déclaré devant la presse le Colonel Abdoul walid Djibo qui a rappelé que la mission de sa structure ''porte essentiellement sur le recouvrement des fonds de l'Etat ayant été détournés et dilapidés par certains compatriotes sans scrupule''.

A cet effet, détaille le président de la CoLDEFF, ''à la date de ce 19 Avril 2024, le montant global des recouvrements se chiffre à 42. 930. 622. 813 FCFA, et cette somme inclut les recouvrements effectués en cash qui s'élèvent à un total de 24. 312. 760. 169 FCFA, et 18. 617. 862. 644 FCFA pour ce qui est des recouvrements en perspectives''.

Le président de la CoLDEFF a saisi l'opportunité de cette audience pour ''réitérer toute sa gratitude au Président du CNSP, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani''.

Notons que cette audience s'est déroulée en présence des membres du CNSP.

MAY/AS/ANP 060 avril 2024
Source : http://www.anp.ne/ 

 

Assemblée nationale : Daouda Mamadou Marthe a-t-il ‘’manzé’’ les fonds politiques du PAN ?

il y a 11 heures 58 min

La réponse à la question semble affirmative, au vu des résultats de nos investigations. Daouda Mamadou Marthe, vice-président de l’Assemblée nationale de 2011 à 2016, n’a pas hésité à s’approprier des fonds politiques alloués au président de l’institution, après le départ ‘’forcé’’ du président de l’Assemblée nationale le 28 août 2014. C’est,du reste, ce qui ressort du procèsverbal du rapport de passation de service entre le payeur entrant et celui sortant à l’époque. Ce rapport fait ressortir les libertés que s’est offertes celui qui était la tête de pont du complot et de la cabale politiques à l’issue desquels le légitime président de l’Assemblée nationale a préféré s’en aller de lui-même pour éviter au Niger des problèmes dont nul ne saurait prévoir les conséquences une motion de défiance n’ayant pas pu rassembler les voix nécessaires pour le destituer conformément au règlement intérieur de l’institution. Le premier viceprésident s’est alors cru en position de de s’octroyer les fonds politiques dévolus au PAN, ou du moins une partie. Comme un butin de guerre, au mépris des textes. Il aurait exigé, profitant de sa position et tenant à se faire ser servir, que ces fonds politiques lui soient versés. Ce qui fut fait, le 05 novembre où un montant de 36 250 000 FCFA a été mis à sa disposition. Qu’en est-il du sort du reste à payer, soit la somme de 72 500 000 FCFA ? A payer les services de ceux qui se sont mouillés le maillot pour jouer un rôle dans ce complot inédit de renversement de Hama Amadou, mais digne de la renaissance des camarades socialistes dont le rapport à l’argent est des plus forts.

Toujours est-il que celui qui venait d’être ‘’nommé’’ le 24 novembre 2014 à la tête de l’Assemblée nationale, c’est son mot, par Mahamadou Issoufou à ce ‘’poste juteux’’, c’est encore ses mots, Amadou Salifou pour ne pas le citer, instruit les services de la paierie de l’Assemblée nationale de lui verser l’intégralité des fonds politiques du 4ème trimestre. Lui qui a été ‘’nommé le 24 novembre se tape 2 mois de fonds politiques gratuitement, à 1 mois et quelques jours de la fin de l’année 2014. Ce qui fut fait par ordre de paiement n°711/ DOB/2014 du 21 novembre 2014 au nom de Daouda Mamadou Marthe. Dans le rapport, il est clairement mentionné, au niveau du paiement partiel au titre du 3ème trimestre 2014, que « Il ressort un reste à payer à l’ex-président de l’Assemblée nationale, soit Hama Amadou », alors que c’est Daouda Mamadou Marthe qui qui a encaissé les 36 250 000 du paiement partiel. Avec cette mention, on ne peut plus claire, aucun doute n’est permis quant au détournement, désormais avéré, des fonds publics.

Bisso (Le Courrier)

Gestion de la Transition : Face aux défis de l’heure, le CNSP ne se découvre-t-il pas ?

il y a 12 heures 14 min

Après un peu plus de huit mois au pouvoir, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a de plus en plus de mal à convaincre. L’euphorie des premières heures du coup d’État est vite retombée, aussitôt que le premier défi, celui du départ des troupes françaises, a été relevé de haute lutte par le peuple nigérien, mobilisé comme jamais auparavant. Un sujet de préoccupation qui a dissipé momentanément la question de la justice à laquelle les Nigériens accordent la plus grande importance. Il n’y a pas d’ailleurs que la question de la justice sur laquelle ils ont dû fermer les yeux. Histoire d’accorder le bénéfice du doute aux officiers qui composent le CNSP, les Nigériens, avec pour têtes de proue les organisations de la société civile regroupées au sein du Front patriotique pour la sauvegarde de la patrie (FPSP), ont accepté de ne pas faire trop de chicane à propos de constats pourtant amers. Alors que les Nigériens ont attendu avec fébrilité la libération des prisonniers politiques, civils et militaires, du régime auquel il prétend avoir mis fin — des prisonniers politiques qui se compteraient par centaines, selon des sources — le CNSP les maintient en détention. Curieuse attitude tout de même de la part d’officiers de l’armée, arrivés eux-mêmes par coup d’Etat en renversant le pouvoir que leurs frères d’armes auraient tenté de renverser. Pour les mêmes raisons, dénoncées avec fracas par le général Abdourahamane Tiani, chef de corps de la garde présidentielle sous Issoufou, puis sous Bazoum et devenu le nouveau chef de l’État militaire. Ces griefs retenus contre le régime, le général Tiani les martèlera à volonté, assortis de promesses fermes de loyauté vis-à-vis du peuple nigérien, histoire sans doute de s’aliéner la confiance de ses compatriotes et rassurer quant aux desseins du Cnsp. « Si je trahis les aspirations de mes compatriotes, que Dieu me le fasse payer ! », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec Télé- Sahel. Dans une société nigérienne très croyante, cela n’a pas manqué de faire mouche. Le serment a emporté la réticence des plus sceptiques et conforté la base de confiance dont jouit le CNSP depuis le 26 juillet 2023, malgré par ailleurs la persistance de signaux sujets à caution.

Des signaux sujets à caution, il y en a pourtant. Outre la non-libération des prisonniers politiques réclamée avec insistance par de nombreuses voix, le CNSP a maintenu un nombre impressionnant de cadres du Pnds Tarayya à leurs postes de responsabilité dans l’administration publique. Certains ont même eu la chance inouïe d’être confirmés à leurs postes prestigieux à travers des nominations qui ont fait jaser. Le Front patriotique l’a d’ailleurs dénoncé en relevant que, dans ce lot de fonctionnaires nommés par le Cnsp, il y en avait qui avaient ouvertement milité pour une intervention armée contre Niamey.

L’espoir d’une reddition des comptes des acteurs de la 7e République s’estompe au fil du temps

Dans sa toute première déclaration publique, le général Tiani avait avancé deux raisons essentielles qui fondent leur intervention le 26 juillet 2023 : d’une part, le développement exponentiel du terrorisme qui menaçait la survie du Niger et la mauvaise gouvernance, faite de corruption et de détournements des deniers publics, qui a saigné l’État. Or, malgré ces dénonciations qui ont donné aux Nigériens l’espoir d’une reddition des comptes des acteurs de la 7e République, avec tout ce que cela représente de scandales financiers, le CNSP ne mettra aucun empressement à poser les actes qui rassurent. Objet d’une gestion opaque et patrimoniale par Issoufou Mahamadou, Foumakoye Gado, son homme-lige et Sani Issoufou dit Abba, son fils, le pétrole n’a toujours pas fait l’objet d’un audit. Un manquement grave de la part du CNSP qui, par cette attitude, assume pratiquement la responsabilité de l’omerta qui a régné sous Issoufou Mahamadou, puis sous Bazoum Mohamed. Pourquoi ? Pour un nombre de plus en plus grand de Nigériens, la justice est le tendon d’Achille du CNSP, ce qui contribue à rogner graduellement la crédibilité et la confiance dont il jouit auprès du peuple nigérien. La gestion du pétrole est pourtant corrélée à une sombre affaire de 1000 milliards de francs Cfa, un prêt contracté par Issoufou Mahamadou auprès d’Eximbank de Chine à l’insu de l’Assemblée nationale dont il était constitutionnellement tenu de solliciter d’abord l’autorisation préalable.

Aujourd’hui, après plus de huit mois d’exercice du pouvoir, les Nigériens sont désabusés. Ils sont plus proches de la déception que de l’assurance. En dehors d’une reddition des comptes qui ne semble pas préoccuper le CNSP, mais qui est pourtant l’unique voie pour servir de leçon et de boussole pour demain, ils ne croient pas beaucoup en une refondation de la gouvernance. Les voix, de plus en plus nombreuses, qui interpellant le CNSP sur le respect du serment de son président, sont l’expression d’un malaise social qui s’amplifie de jour en jour sans que le CNSP s’avise de corriger son tir.

Laboukoye (Le Courrier)

L’air du temps : Mendicité, causes sociales ou économiques ?

il y a 12 heures 30 min

Chasser le naturel, il revient au galop ! Ces dernières années, un phénomène a tendance à coller à la peau du nigérien au point où certains en ont fait ‘’un produit d’exportation’’ : la mendicité. Pourtant, il y a quelques décennies auparavant, les nigériens qui partaient en exode dans les pays de la sous-région étaient connus pour leur abnégation. Certains exerçaient le commerce, d’autres s’adonnaient aux petits métiers ou quelques activités peu exercées par les autochtones.

Malheureusement cette image positive du nigérien est en train d’être noircie par ceux-là qui ont fait de la mendicité une activité y compris à l’extérieur du pays. Nous pouvons tous imaginer la peine et la gêne de tous ces honnêtes nigériens (commerçants, travailleurs exodants, membres de la diaspora, fonctionnaires expatriés) qui vivent et travaillent à gagner dignement leur vie dans ces pays.

Toutefois, il faut admettre que la persistance de cette ‘’mendicité transfrontalière’’ par certains de nos compatriotes, est la traduction de l’échec des politiques publiques en lien avec le développement des zones rurales. Les régimes qui se sont succédé n’ont pas réussi à créer les conditions permettant de fixer les populations rurales en leur offrant des opportunités dans leur milieu. Sur ce point, on ne peut pas s’empêcher de rappeler la pertinence du Programme Spécial du Président Tandja Mamadou qui a commencé à donner des résultats en matière de lutte contre la pauvreté en milieu rural.

En lieu et place de cela, l’on a assisté, ces dernières années à un discours pompeux exaltant la croissance et autres concepts macroéconomiques, bref des concepts totalement décalés des réalités du pays et n’ayant aucun impact positif sur le quotidien des citoyens.

Et dans la logique de ce discours destiné à la consommation extérieure, des milliers de milliards sont investis dans des projets tape-à-l’œil dont l’essentiel des fonds injectés finissent, par le truchement d’un système rodé de corruption, dans les poches et les comptes d’une clientèle politique insatiable et de quelques fonctionnaires tout aussi avides d’argent.

Au même moment, les campagnes se paupérisent chaque jour davantage et les populations n’ont d’autre choix que de quitter pour venir grossir les rangs des pauvres dans les centres urbains. L’occasion faisant le larron, des réseaux criminels se sont développés. Ce sont ces réseaux qui financent et organisent le transport des ces populations rurales en direction des pays de la sous- région où ils les exploitent à travers la mendicité.

Face à ce fléau, il faut aussi admettre que la responsabilité reste aussi partagée. L’Etat a la plus grosse part parce qu’il a été incapable d’initier des politiques publiques et sociales à fort impact sur le monde rural d’une part. D’autre part, il fait preuve d’un certain laxisme dans la répression des réseaux qui encouragent la pratique de la mendicité transfrontalière. Mais la société nigérienne elle-même est complice de cette situation parce qu’elle tolère ce phénomène même lorsqu’il est pratiqué par des personnes valides. Dans cette optique, les leaders religieux et coutumiers ont aussi une grande part de responsabilité.

Finalement, les conséquences de ce phénomène impactent tout le monde, affectent la fierté du Nigérien et ternit l’image du pays. Pourtant, le Niger a suffisamment de ressources pour inverser la tendance. En cette ère de refondation de l’Etat, il revient aux autorités en place de prendre la mesure de la situation pour faire en sorte que les immenses ressources annoncées en lien avec la mise en valeur des richesses naturelles du pays profitent à tous. Car comme, l’a si bien dit Mahatma Gandhi : « Le monde a assez de ressources pour satisfaire les besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire la cupidité de tous ».

Siradji Sanda (ONEP)

ASSAINISSEMENT : Le CNSP décidé à traquer des maires délinquants révoqués

il y a 12 heures 32 min

Il y a quelques jours, le CNSP décidait de restreindre les pouvoirs des maires et des présidents de conseils de ville et de région. Puis, quelques autres jours après, de mettre carrément fin à leurs fonctions. La décision était d’ailleurs attendue depuis des semaines par de nombreux Nigériens pour qui le fait de les laisser en fonction ne rimait pas avec les événements en cours dans le pays, notamment le coup d’Etat qui décidait de la mise entre parenthèse de la loi fondamentale, sans laquelle ils ne peuvent avoir aucune base légale pour continuer à fonctionner. Mieux vaut tard que jamais et, ainsi, les maires et les présidents de conseils partaient, laissant derrière eux, souvent des mairies désolées où les populations se demandent à quoi auront servi ces municipalités, sinon qu’à signer des actes d’Etat-civil. Il semble que la raison de cette décision venait du fait que bien de ces entités étaient mal gérées. La gouvernance locale, ainsi qu’on l’a voulue par la décentralisation, s’il fallait faire un état des lieux, n’aura pas apporté les résultats escomptés. En effet, l’on ne peut voir nulle part, par le travail des différents conseils, depuis que ces différentes structures se mettaient en place à la suite d’élections locales, aucune réalisation d’envergure et sérieuse qui puisse montrer que les différents responsables à différents niveaux aient pu changer le cadre de vie des populations. La décentralisation servait de grands commis non les populations pour lesquelles on l’avait pensée et mise en oeuvre à la faveur de la démocratie qui, elle-même, a trop déçu. Ils ne réussirent même pas à assainir le cadre de vie urbain, a fortiori à construire des infrastructures économiques, routières et de loisirs. La question que l’on se pose naturellement est de savoir où est passé l’argent des municipalités et des conseils régionaux et de villes. Dans les grandes villes du pays où le Villes amassent de gros sous par les taxes et autres impôts, on ne voit rien de ce que l’on fait pour améliorer certains services, notamment le transport, les marchés, les routes, la voirie.

La réponse on la connait : personne ne sait où cet argent est passé. Dépensés entre voyages et rencontres inutiles, ces fonds collectés auprès des populations n’auront servi que des individus, ces entités n’ayant peut-être servi qu’à engraisser des hommes et des femmes qui, après avoir pris des engagements avec les populations, comme leurs tuteurs politiques à un certain niveau plus élevé de la responsabilité politique, ont vite oublié les promesses faites aux électeurs. Et comme c’était dans l’air du temps, les uns et les autres, chacun dans bien de cas, se seraient investis à se remplir les poches pour, finalement, ne donner aucune raison de croire à la décentralisation et à ce que l’on avait fait croire pour justifier sa pertinence comme gage de transparence et d’efficacité dans la gouvernance locale, notamment quand, désormais, en principe, les populations devraient être pleinement impliquées dans la décision et dans le choix des priorités. Rend-on d’ailleurs compte aux populations de la gestion de leurs villes ? Les sessions de conseil de ville, à la vérité, ne sont que du folklore. Il n’y a souvent rien de sérieux. Les maires sont donc partis. Et pour certains, c’est sans doute le moment de vivre des soucis à ne jamais trouver le sommeil. Il y en a qui savent déjà, après les passages d’inspecteurs dans leurs entités décentralisées, qu’ils ont des choses à élucider dans leur gestion et savent bien qu’ils pourraient être amenés à y répondre d’un jour à l’autre, ce depuis que le pouvoir changeait de main dans le pays et que le régime qui les protégeait, en principe, n’est plus là pour leur assurer la même impunité. On apprend donc que nombre d’entre les responsables des mairies, des conseils de ville et de régions, sont soupçonnés de graves malversations pour lesquelles ils pourraient être amenés à s’expliquer devant les juridictions du pays.

Du reste, on apprend qu’ils sont nombreux à avoir commis bien de fautes de gestion pour lesquelles ils devront répondre. Tant il est vrai que le CNSP, après avoir mis fin aux fonctions des différentes structures locales du pays, serait décidé à aller à la traque des maires délinquants révoqués. Certains pourraient donc, selon nos sources, être poursuivis, par la Justice, pour détournements de deniers publics, pour fraude, pour concussion et complicité de concussion. Si beaucoup de conseils ont souvent basculé vers le pouvoir, abandonnant leurs partis et les combats de l’opposition, c’est bien parce que leurs responsables se savaient vulnérables par leurs fautes de gestion, pour lesquelles, le pouvoir leur faisait du chantage en leur brandissant la menace de la prison pour des fautes qu’ils pourraient d’ailleurs avoir reconnues.

Les Nigériens ne demandent pas mieux. Ainsi tous ceux qui, à un niveau ou à un autre, auront commis des gaffes pour compromettre des deniers publics, devront répondre de leurs actes. Les Nigériens l’attendent pour ces entités certes, mais ils voudraient surtout voir une telle action intéresser d’autres niveaux plus élevés de la responsabilité administrative et politique où la pègre à gros poils a sévi pendant douze années et demi de saccage et de pillage systématique que le Gurisme avait institutionnalisé avec, à la clé, une impunité totale. Le Niger n’a plus besoin de ces abominations qui sont venues détruire toutes les valeurs du vivreensemble que nous avons connues et cultivées dans le pays par un certain esprit de tolérance qui avait été le nôtre et qui nous aura permis de réguler bien de crises dans le pays pour vivre en peuple et en nation, au-delà des clivages et des différences.

Mairiga (Le Courrier)

Editorial : Etablir et Rétablir des relations en toute souveraineté - Par Alou Moustapha

il y a 12 heures 33 min

En début d’année, le Premier Ministre de la Transition, Ali Mahaman Lamine Zeine a effectué une série de visites qui l’a conduit en Russie, en Iran et en Türkiye.

Au cours de la Grande Interview qu’il a accordée à nos confrères de la Radio-Télévision du Niger (RTN), le Dimanche 11 Février 2024, à la question de savoir le sens et les retombées de ces missions à l’extérieur du Premier Ministre, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, répondit : « Le Niger décidera en toute souveraineté de lier des alliances en fonction de ses intérêts et des intérêts du peuple nigérien, des peuples de l’AES de façon globale. Et pour cela, personne ne nous dira vers qui nous devons ou non aller, nos orientations ne respecteront que l’intérêt national, l’intérêt des peuples et non la volonté d’un maître ou d’un supposé maître. Le Niger rétablira ses relations qui sont anciennes avec la Russie, avec l’Iran, avec la Turkiye, avec tous les Etats qui respectent notre dignité et notre souveraineté ».

Pour donner corps aux nouvelles orientations en matière de politique extérieure de notre pays et à ses propos, le Président du CNSP a eu un entretien téléphonique, le 26 Mars 2024, avec le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.

Au cours de cet entretien, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a abordé avec son homologue russe le renforcement d’une coopération stratégique multisectorielle et globale entre les deux pays pour faire face aux défis sécuritaires.

Quelques mois après les missions à l’extérieur du Premier Ministre, quelques jours après l’intervention explicative du Président du CNSP sur la diversification des partenaires et l’impérieuse nécessité d’établir et de rétablir des relations avec tout pays respectant les choix souverains du peuple nigérien et sa dignité, et peu après l’entretien téléphonique de portée historique entre le Général de Brigade Abdourahamane Tiani et Vladimir Poutine, l’une après l’autre, les retombées de toute cette offensive diplomatique se bousculent au portillon à la grande satisfaction des autorités de la transition, des pays amis et partenaires eux-mêmes, et sous les acclamations des populations qui ne cessent d’accompagner le CNSP et le gouvernement dans l’exaltante mission de reconquête de la souveraineté nationale.

En effet, le Mercredi 10 Avril 2024, dans le cadre de la coopération avec la Russie, notre pays a réceptionné un important matériel, de différentes spécialités militaires, de dernière génération convoyé par un groupe d’instructeurs du ministère Russe de la Défense.

Deux jours plus tard, le Vendredi 12 Avril 2024 plus précisément, le gouvernement nigérien et la China National Petroleum Corporation (CNPC) ont signé un mémorandum d’entente relatif à l’exportation du pétrole brut nigérien qui porte spécifiquement sur le contrat de commercialisation conjointe du pétrole brut et le payement d’une avance sur la quote-part du Niger qui s’élève à 400 millions de dollars.

Après avoir apposé sa signature sur les documents, le Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zeine a salué l’amitié réelle et concrète qui lie les deux Etats et qui vient de connaître un coup d’accélérateur depuis le 26 Juillet 2023, conformément aux aspirations profondes du peuple souverain.

Du reste, dès le lendemain de la signature de ce mémorandum, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a réaffirmé à l’ambassadeur de la République Populaire de Chine au Niger, qu’il recevait en audience, sa volonté de renforcer la coopération dans tous les domaines entre les deux pays.

Incontestablement, et on peut l’affirmer de manière péremptoire, la diversification des partenaires n’est ni un slogan encore moins un vœu pieux dans le Niger nouveau et dans l’esprit des autorités de la Transition.

Sans nul doute, les populations, pour lesquelles et au nom desquelles le CNSP et le gouvernement agissent, constateront bientôt la satisfaction, l’un après l’autre, de leurs besoins fondamentaux à travers la gestion transparente, rigoureuse et vertueuse des retombées en nature comme en espèces de cette diversification si fructueuse des partenaires qui poursuivra son chemin aux quatre coins du monde dans le respect de la dignité du peuple nigérien.

Alou Moustapha (ONEP)

INDUSTRIE PETROLIERE : Projet de construction d’une raffinerie à Dosso

18/04/2024

L’annonce a été faite par le ministre Mahamadou Barké, à l’issue d’une audience, au palais de Koulouba, avec le chef de l’Etat du Mali, le Colonel Assimi Goita. C’est dans le cadre d’un contrat de partenariat entre le Niger et le Mali pour l’approvisionnement en pétrole que le ministre nigérien a fait cette déclaration. La raffinerie sera construite à Dosso pour servir les pays de l’AES, a martelé le ministre Barké. Une déclaration accueillie avec joie au pays par le peuple nigérien dans son ensemble et, en particulier, la population de la région de Dosso, pour laquelle le projet constitue un réel espoir pour le développement de la région. Après donc le projet d’un port sec à Dosso qui a avorté, cette annonce fait renaitre l’espoir à Dosso. Car, avec le projet, la région de Dosso sera le Koweït pour les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Donc une plaque tournante des affaires économiques et commerciales.

Laboukoye (Le Courrier)

FÊTE DE RAMADAN : L’image qui a choqué l’opinion et jeté le discrédit sur le CNSP

18/04/2024

La dernière fête de Ramadan, au sortir du mois de jeûne, a montré la profondeur des malaises nigériens. Il y a des colères et souvent des rancunes dans le peuple dont on ne peut faire l’économie et qu’il faille, si l’on veut que ce pays réapprenne le vivre-ensemble, conjurer pour semer dans les coeurs endoloris des Nigériens les graines de la tolérance et du pardon. Les Nigériens ne peuvent pas comprendre, après que les militaires aient pris le pouvoir, que près de neuf mois après, le nouveau régime garde encore dans les prisons du pays des prisonniers politiques si tant est que leur action qui renversait le régime d’alors pouvait être fondée, notamment pour venir mettre de l’ordre dans le pays en tentant cette action dont le mobile invoqué serait de sauver la « patrie menacée ». Pourquoi donc garder encore en prison des frères d’arme qui, comme ceux du CNSP, tenteraient un coup d’Etat. Poussés par les mêmes mobiles par lesquels, des années plus tard, le CNSP justifiait son irruption sur la scène politique, la différence étant que les premiers avaient eu moins de chance que les derniers, il n’y avait pas de raison, qu’on continue à les garder en prison, car tous, commettaient la même faute, si faute il y a, la différence étant que les premiers coups d’Etat viseraient Issoufou, et l’autre qui réussit, un certain Bazoum. Un coup d’Etat, peut-il être normal et défendable tant qu’il viserait un Bazoum, mais jamais un Issoufou ? Quel pays laisserat- on à nos enfants quand, comme dans le champ politique, notre armée devrait aussi vivre les mêmes malaises, les mêmes douleurs, les mêmes divergences, les mêmes ressentiments ? Quand on voit la tournure nouvelle de la situation du pays avec une nouvelle société civile qu’un certain CNSP s’était créée, consacrant encore les mêmes divisions dans le pays l’on ne peut que s’inquiéter légitimement pour l’avenir de ce pays. Les militaires nigériens, se sont-ils rendu compte des lourdes responsabilités qu’ils prenaient sur les épaules, depuis qu’ils décidaient de venir « arbitrer » le jeu politique et comprendre qu’aucune erreur ne peut leur être tolérée ? Ce pays compte sur eux pour repartir sur le bon pied. L’engagement avec le peuple est un engagement sacré, inviolable. On ne trompe pas un peuple. On ne le trahit pas. On l’écoute. Il est donc aujourd’hui important, si tant est que le CNSP est habité par quelque sagesse, de créer les conditions d’une réconciliation nationale en amenant les Nigériens à se dire certaines vérités. Le pardon ne peut pas venir sans qu’on ait pu dire à chacun ses fautes Le malheur des démocraties est de ne pouvoir et de ne pas savoir dire la vérité à chacun. Par hypocrisie, nous avons chanté et célébré la bêtise, protégé le mal par nos silences complices. Il faut que, dans ce pays, les gens apprennent à se dire la vérité. De ce point de vue, le forum national reste un passage obligé. On ne peut d’ailleurs pas comprendre pourquoi, après tant mois et d’annonce, que le CNSP hésite à avoir le courage d’aller au forum national qu’il promettait. A-t-il peur que les Nigériens n’en profitent pour dire des vérités gênantes qui fâchent ? Pourtant, il ne peut avoir de raccourcis pour contourner cette étape essentielle, la seule par laquelle, les Nigériens peuvent être amenés à se parler franchement et à se pardonner. Le format ne peut exclure personne, pas même les partis politiques dont le CNSP a suspendu les activités sans qu’on ne sache jusqu’à quand pourrait durer une telle mesure.

Mais avant d’aller à ce forum, il y a à créer un certain climat dans le pays qui puisse permettre d’une part de croire à la sincérité de la marche actuelle du CNSP qui ne peut se compromettre par quelques connivences même tacites avec certains milieux de l’ancien régime et d’autre part de rendre possible la réconciliation des Nigériens ulcérés par un socialisme qui les a violentés.

Libérer tous les prisonniers politiques…

Il est difficile de croire à la sincérité de cette transition tant que le nouveau régime peut s’accommoder des prisonniers politiques dont il a hérité de l’ancien régime. Il y a d’autant à s’en inquiéter que, quelques jours après le coup d’Etat, l’on libérait par exemple le Général Souleymane, et qu’on le maintenait malgré tout en prison à la suite d’un appel qui viendrait du parquet. Qui donc, dans l’ombre, avait joué pour empêcher cette libération pour un homme dont il est difficile d’établir la responsabilité dans un coup d’Etat qui n’était, selon des sources avisées, qu’une simple vue de l’esprit ? Le CNSP a-t-il à avoir une responsabilité dans les déboires que certains frères d’arme avaient connus sous l’ancien système ?

La respiration que l’on attend d’un pays qui rumine bien de douleurs ne peut être possible que si le régime militaire, passant au cas par cas, essaie de mettre de la lumière sur les différents dossiers dont il a hérité, pour libérer des hommes qui sont en prison, souvent depuis plusieurs années maintenant. C’est pourtant à son honneur de faire ce pas magnanime pour procéder à la libération de toutes les personnes qui, pour une raison ou pour une autre, avaient eu des ennuis avec l’ancien système. Cela grandira le CNSP et pourra lui permettre d’amorcer un processus de réconciliation à l’intérieur d’une armée qui a été minée par des guerres de clans depuis que le PNDS y portait la politique pour politiser la grande muette et la déstructurer profondément. On sait comme, comme ce fut le cas de Dabalga, pour avoir refusé de l’argent pour truquer des élections dans sa caserne, certains militaires nigériens avaient connu les déboires que l’on sait et qui ont conduit à leur radiation des effectifs tous militaires de valeur qu’ils sont.

Le Niger nouveau n’a pas besoin de telles méchancetés. Nous sommes appelés à vivre en peuple de frères et de soeurs, unis par les mêmes valeurs et pour les mêmes causes. La refondation de ce pays ne pourra pas se faire sans avoir un tel regard sur ce que nous devrons être les uns pour les autres car, la nation nous oblige à abroger nos différences, à supprimer toute frontière qui nous sépare, qui ne nous permet pas de communier et de marcher ensemble. Il n’y a pas d’ethnie, pas plus il n’y a pas de région, il n’y a pas de race. Il n’y a que des Nigériens. Ces frontières matérielles que l’on trouve à l’intérieur pour marquer des limites de régions, ne doivent plus être : le Niger est un et indivisible. Ces symboles graves de notre séparation ne doivent plus exister. Il faut donc corriger la démocratie sur de telles considérations par lesquelles, avec des politiciens souvent sans idéal et sans vision, elle a réussi à nous faire plus de mal en cultivant notamment le sentiment de la différence inutile entre enfants d’un même pays.

Il faut donc croire que ce pays a la chance aujourd’hui d’avoir à sa tête de grands hommes d’Etat capables de le reconstruire, de rassembler ses enfants dans la justice et d’amener les uns et les autres à se faire confiance. A aller ensemble. Pour un Niger nouveau. Quand on entend certains discours «frelatés», ces derniers jours, l’on ne peut que s’inquiéter pour ce pays et son devenir. Et le Premier ministre pourrait même se demander pourquoi avait-il accepté d’être nommé. Donnons à chacun la possibilité de croire qu’il ne s’est pas trompé à croire au CNSP et à soutenir. Oui, au Niger, nous sommes aussi capables d’être grands et de rêver. Rendons possibles nos rêves !

Ali Soumana (Le Courrier)