Société

La culture des dix pour cent : Analyse d'un phénomène de corruption banalisé au Niger

Corruption

La « commission » au Niger, c’est la somme que l’entrepreneur qui souhaite obtenir un marché verse en dehors de tout cadre légal à l’individu en charge de l’attribution du marché pour que ce dernier consente à lui accorder le marché. C’est en fait un pot-de-vin et c’est devenu une pratique ambiante au Niger. Cri De Cigogne souhaite susciter une prise de conscience sur ce phénomène qui gangrène l’économie nigérienne. L’article ci-dessous a pour objet de lancer le débat sur cette pratique. Les lecteurs sont ainsi invités à réagir en partageant leur expérience  et leurs points de vue sur cette pratique, notamment sur les moyens d'endiguer ce phénomène.

Mendicité au Niger, un phénomène social choquant

Mendiant main tendue

Par Kadidia Ali Dialli

Quiconque s’est promené dans les villes du Niger a constaté la présence grandissante des mendiants aux coins des rues.

Ce phénomène social, certes universel, est particulièrement visible dans les rues de Niamey où les mendiants ont investi les places publiques, les carrefours, les feux optiques, les marchés, les rues.

On ne peut raisonnablement parler du phénomène de mendicité au Niger sans le mettre en perspective avec deux problèmes préoccupants majeurs : l’extrême pauvreté dans laquelle végète encore l’écrasante majorité de la population d’une part, et d’autre part, le sentiment que le combat contre cette pauvreté n’est pas à la hauteur du défi qu’elle représente.

Cependant la mendicité ne s’explique pas seulement dans toute son expression par la pauvreté. Des facteurs sociaux, culturels et une mentalité d’assistanat contribuent aussi à alimenter le phénomène.

Nombre de mendiants des rues du Niger sont des personnes handicapés. Ici le moindre handicap physique (handicapés moteurs, aveugles…) est un prétexte accepté de la société pour s’adonner à la mendicité. Par ailleurs un grand nombre de mendiants des villes sont des enfants venus du village étudier le coran. Ils sont confiés par leur parents à un maître qui les amène en ville et les jette dans la rue pour qu’ils mendient à son compte la journée ; ils étudient péniblement le coran le soir après leur dure journée dans les rues. D’autres enfants mendient également parce qu’ils n’ont plus que la rue comme famille ou repère. Enfin une partie des mendiants sont des personnes bien portantes ne souffrant ni d’handicap physique ni d’abandon familial, qui ont décidé consciemment d’en faire un véritable métier.

C’est cette catégorie de mendiants qui apparaît comme la plus moralement discutable. C’est de cette catégorie qu’il est question dans la suite de cet article.

Dieu, nos gouvernants et nous !

Mosquée d'Agadez, promeneur et chèvre

Ce qui ne cesse de m’interpeller depuis que j’observe nos sociétés, ce sont les relations que d’aucuns établissent en politique, entre les divinités, les gouvernants et les gouvernés. Ce qui me révolte c’est le sort fait aux peuples.

Révolté, je le suis davantage, lorsque je vois ces peuples qui se laissent convaincre que ce sort procède de la volonté de Dieu. Je ne suis pas dans le secret de Dieu, mais la faculté de discernement qu’il m’a accordé m’autorise à dire que ce sort ne vient ni de «Ikon Allah » ni de « Ir Koye wadou». Est-ce la volonté de Dieu que les richesses mises par ses soins sur nos terres, pour le profit de tous, soient accaparées par quelques-uns?

Est-ce la volonté de Dieu que l’injustice s’enracine, croisse et fleurisse sur nos terres?

Est-ce la volonté de Dieu que la corruption se loge dans nos institutions et les gangrène?

Est-ce la volonté de Dieu d’affamer le peuple, de le priver des lumières de l’éducation et des soins de santé?

Crise sociale, religieuse et sécuritaire en zone sahélo-saharienne: comprendre la subtilité des enjeux et éviter une guerre à l’issue incertaine pour le Mali et le Niger

Le nord du Mali est occupé par différents groupes rebelles depuis déjà plusieurs mois. Ces groupes, structurés en deux grandes catégories, mettent en avant des revendications politico-religieuses (pour une part) et des revendications socio-économiques et identitaires (rébellions touarègues). L’explosion de la situation créée mettra en péril à la fois l’Etat du Mali et son voisin immédiat, le Niger, dont la zone nord fait partie de la zone de mouvement et d’influence directe de ces mouvements. Ce texte revient sur les enjeux de ces conflits, à la fois au niveau des Etats les plus concernés directement (Mali et Niger), et au niveau régional et international. Il argumente la nécessité d’une solution interne et souveraine, et dénonce les tentations manipulées vers une guerre dont les conséquences seront durables et destructives pour les pays concernés.

La corruption au Niger : obstacle majeur au développement

Panneau de sensibilisation contre la corruption à NiameyLe Niger est l'un des pays les plus pauvres du monde et la paupérisation s'est accentuée au fil des années malgré la multitude de projets financés afin d'améliorer la situation. Les conditions de vie de la population continueront certainement à se dégrader tant qu'il n'y aura pas une gestion sérieuse et rigoureuse des deniers publics et notamment tant que la gestion resterait toujours entachée par la corruption.

L’abus du pouvoir public (car c’est de cette catégorie de corruption dont il s’agira dans cette article) à des fins personnelles est un des obstacles majeurs au développement.

 

Un fléau terrible qui se banalise...

 

Pour financer des projets dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie de sa population (infrastructures, éducation, santé, accès à l'eau potable,...), le Niger, comme la majorité des pays pauvres, fait appel à des bailleurs de fonds afin de contracter un prêt, qui engagera aussi bien les générations actuelles que futures. Il est tout simplement difficile pour une génération de comprendre qu’en dépit d'une extrême pauvreté dans laquelle elle a vu le jour et vit, elle doit porter la lourde tâche de rembourser des dettes. Cela est d’autant plus incompréhensible que cette dette ne sert en réalité qu’à une certaine catégorie de personnes.

 

 

 

 

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