L’alternative

Version imprimableEnvoyer à un amiVersion PDF

À chaque fois qu’ils s‘expriment, une envie irrépressible transparait chez les défenseurs du nucléaire civil. Cela se matérialise par un besoin systématique qu’ils ont de vouloir rabaisser à tout prix les autres options énergétiques. Ils donnent l’impression qu’autrement, ils n’auraient pas pu mettre en valeur le nucléaire. C’est comme s‘ils avaient une certaine crainte que leur argumentation manque de crédibilité. Par conséquent, ces autres options sont donc balayées et du coup le développement de l’une d’entre elles, parallèlement au nucléaire, n’est plus envisageable.

 

En tout cas, c’est la preuve que ces alternatives existent. Au Niger, l’alternative s’appelle sans conteste l’énergie solaire et elle est parfaitement crédible (7).

 

Les Guinéens, dont le pays n’a ni plus de soleil que le Niger, ni plus d’expérience dans le domaine de l’énergie solaire, ont lancé le 24 Janvier dernier leur projet énergie solaire en partenariat avec une société américaine. Ils espèrent ainsi produire jusqu’à 1000 MW d’électricité et générer près de 20 000 emplois (8).  Ces chiffres sont peut-être exagérés. Cela n’enlève rien au fait que le potentiel existe et cette énergie-là est certainement plus propre que le nucléaire.

 

Au demeurant, la référence à l’énergie propre, du Président Mahamadou Issoufou, lors du forum de Niamey, doit être comprise surtout comme un effet de mode. En effet, dans une réponse à des journalistes à Saint-Étienne, il a estimé à propos du charbon que ce n’était certes pas une énergie très propre, « mais les pays riches l’ont utilisé largement et au nom de quoi pourraient-ils empêcher aujourd’hui les pays du sud de l’utiliser à leur tour pour se développer? » (9). Ce qui prouve, en fin de compte, que ce qui intéresse le Président, et c’est tout à son honneur, c’est simplement de pouvoir offrir à sa population un accès rapide au développement. Tous les moyens semblent donc bons.

 

Aussi, si le nucléaire était opérationnel tout de suite, il serait compréhensible de le préférer au solaire et de renier l’histoire et l’expertise du pays dans ce domaine (10). Mais, selon les propres prévisions du Président Mahamadou Issoufou, le projet du nucléaire ne pourrait pas aboutir avant 15 ou 20 ans. C’est-à-dire que cela ne résout pas vraiment les besoins immédiats des populations. Dans ce cas, l’argument de l’accès rapide au développement ne tient plus. Autant donc se donner des moyens qui permettent aux populations d’accéder à un développement véritablement durable. Sous d’autres cieux, la question qui est posée est plutôt comment sortit du nucléaire. Ce serait tout de même paradoxal qu’au Niger, la préoccupation soit comment y entrer.

Commentaires

Publier un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.
  • Les adresses de pages web et de messagerie électronique sont transformées en liens automatiquement.

Plus d'informations sur les options de formatage

CAPTCHA
Protection contre le spam : cette question permet d'éviter l'envoi des spams par les robots
Image CAPTCHA
Enter the characters shown in the image.