La Banque Centrale des États Afrique de l’Ouest (BCEAO) privilégie le terme de Système Financier Décentralisé (SFD) en lieu et place de « microfinance ». Selon elle, les SFD regroupent l’ensemble des organisations et autres structures qui offrent des produits et services financiers de proximité à une population qui n’a pas accès au système bancaire classique.
Cette approche, loin d’être spécifique à la BCEAO, est née de la reconnaissance de la nécessité d’atteindre la pérennité financière plutôt que de dépendre de fonds octroyés par des bailleurs. Elle se fonde sur les principes suivants :
La croissance de l’activité du client ou l’impact du crédit sur la pauvreté étant difficiles à évaluer, la portée du crédit et le taux de remboursement tiennent lieu d’indicateurs d’impact.Selon les estimations de la BCEAO[1], le secteur de la microfinance regroupe à fin décembre 2008 dans l’UEMOA :
Les transactions réalisées par ces institutions sont évaluées à 459 milliards de FCFA pour l’épargne collectée et 442 milliards de FCFA pour l’encours des crédits.
Au début des années 90, le secteur regroupait à peine une centaine d’institutions de microfinance qui détenaient un portefeuille de crédits de moins de 20 milliards de FCFA pour un encours des dépôts de 15 milliards de FCFA environ.
L’actualité du secteur en Afrique de l’Ouest est marquée par une forte évolution du cadre règlementaire (janvier 2010) rendue nécessaire par l’exigence d’une meilleure adaptation entre la forme juridique du SFD et son environnement économique. Ainsi, plusieurs éléments d’importance ont été précisés et mis à jour : les formes juridiques limitatives possibles, le référentiel comptable, les normes prudentielles, le contrôle externe de l’information financière…
Les impacts attendus auront une incidence significative sur le fonctionnement du secteur ; notamment en matière de gouvernance, de systèmes d’information, de contrôle interne, d’infrastructures, de ressources humaines, de régime fiscal…