Bilan du secteur de l'énergie en Afrique de l'Ouest

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Parmi les besoins en énergie finale, l’électricité et les hydrocarbures sont les plus utilisés dans le monde d’aujourd’hui.

En ce qui concerne les hydrocarbures, avec le Nigéria et la Côte d’Ivoire comme producteurs de pétrole, à l’échelle sous régionale, l’Afrique de l’Ouest doit pouvoir assurer et sécuriser son approvisionnement. Par contre, pour ce qui est de l’électricité, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique subsaharienne en général est très en retard comparée aux autres parties du monde. Elle produit très peu d’électricité et surtout, ne consomme pas assez d’électricité par rapport à ses besoins réels.

Les sociétés de distribution n’ont d’autre choix que les délestages pour pallier ce déficit de production énergétique. De même les réseaux électriques sont loin d’être à la hauteur des besoins des populations et ne couvrent que 24% de ces besoins (1).

Aujourd’hui, les délestages font partie de la vie des habitants des grandes agglomérations ouest-africaines et aucun pays ouest africain n’échappe à ce phénomène.

Au Nigeria, l’ampleur du phénomène est telle que l’approvisionnement en électricité est devenu une affaire personnelle : tous ceux qui en ont les moyens disposent d’un générateur électrique et d’un système de protection contre les délestages répétitifs.

Par ailleurs, les populations rurales, en majorité, n’ont guère accès à l’électricité, même si certaines formes d’énergie (bois, charbon…) leur permettent plus ou moins de répondre à un minimum de besoins.

Diverses raisons sont évoquées pour expliquer cette situation de faillite du secteur de l’énergie en Afrique de l’Ouest, notamment le manque de moyens d’investissement public ou le peu de compétences techniques.

Même si ces raisons pourraient expliquer, en partie, le déficit de production énergétique, le problème fondamental est moins inextricable que cela. La misère énergétique que traverse l’Afrique de l’Ouest, et une large partie de l’Afrique subsaharienne, est surtout d’origine politique.

L’Afrique subsaharienne entière, y compris l’Afrique du sud qui compte pour 50% à elle seule, a une capacité de production de 63 gigawatts (GW), soit la même que l’Espagne seule (2). Le fait que l’Afrique de l’Ouest consomme moins d’énergie qu’elle ne produit, comme le montre les graphes ci-dessous, ne signifie pas qu’elle est autosuffisante. En réalité, c’est parce qu’elle n’a pas un réseau électrique qui réponde à ses besoins (1).

 

Production et consomation d'électricité de la CEDEAOSource: (3)

 

L’état et la taille des systèmes de distribution électrique sont les principales raisons de cette sous production.

La vétusté des centrales électriques entraine d’importantes pertes et un faible taux de disponibilité des unités de production.

La faible capacité des réseaux nationaux de distribution complique les perspectives d’augmentation de la production et dissuade les investisseurs privés de se lancer dans l’aventure. En effet, la plupart des technologies actuellement utilisées pour l’alimentation des grands réseaux électriques (centrales thermiques ou nucléaires) ont une meilleure rentabilité à partir d’une capacité de production de 400 mégawatts (MW). Et à l’heure actuelle, seuls 3 (Nigéria, Ghana et Côte d’Ivoire) des 15 pays de la CEDEAO disposent d’un réseau de distribution d’une telle capacité. Ainsi, pour pallier ce problème, les Etats ouest africains ont mit au point le système d’Echange d’Energies Electrique de l’Afrique de l’Ouest (EEEOA). Ce projet permet aux pays exportateurs d’électricité de ravitailler leurs voisins importateurs. C’est le cas par exemple de la Côte d’Ivoire qui alimente le Burkina Faso ou du Nigéria qui fournit de l’électricité au Niger.

 

Production et consomation d'électricité par pays

 

A l’échelle régionale plusieurs projets visent à accroitre les capacités de production des différents Etats membres. Ces projets se basent essentiellement sur l’exploitation des sources d’énergies fossiles : pétrole, gaz et charbon ainsi que les ressources hydrauliques. Ils ne prennent pas en compte tout le potentiel d’énergie renouvelable de l’Afrique de l’Ouest.

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