Les maux de l’administration nigérienne

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Niamey la nuit

De nos jours, séjourner dans l’administration publique nigérienne, avec peu d’expérience, laissera un goût amer à toute personne critique.

Tout d’abord y trouver une place, est un problème ; la garder, ou comme disent les « niaméyens »  « percer » en est un autre.

Pour comprendre un instant ce système, il faut le connaitre : être dedans. Il faut être dans le réseau, sinon : on est « mal parti ». C’est triste, mais c’est comme cela. Etre dans le système revêt plusieurs facettes, toutes empreintes de compromission.

Voilà cette réalité : il faut être allié au parti, avoir son papa avec le bon carnet d’adresses, être issu de la bonne famille (le grand commerçant illettré mais bailleur quand même du parti qui dicte à ceux qui croient porter le chapeau la conduite à tenir), et parfois provenir de la même région que le chef du clan.., tous les prétextes sont valorisables.

Autre situation : jouez le lèche-botte ou le béni oui-oui et peut-être  bénéficierez-vous d’une quelconque faveur comme par exemple une petite mission à l’étranger. Et là, peu importe que ce soit une grande conférence internationale où le pays doit être dignement représenté. Non : le plus important c’est de récompenser celui qui aura eu le bec mielleux, vantant les mérites de sa majesté.

Dans cet environnement fou, le mérite n’a plus sa place. L’excellence ? Qu’en faire ?

On vous balance toutes vos bonnes initiatives à la figure avec cette réplique invariable : « tu penses pouvoir changer quelque chose parce que tu as des diplômes, tu as fait les grandes écoles en Europe ? Calme-toi… » pour enfoncer le couteau dans la plaie.

Enfin, accrochez-vous bien, si votre destin est d’être née une femme dans ces conditions. Le plus souvent, vous servirez de marionnette à ces grands barons ou bien on vous place sur un fauteuil fort confortable et éjectable.

Quant à la jeune fille, seule sa plastique intéresse. Elle devient vite la cible de tous ces charognards, qui de toute façon, n’ont aucun amour pour le travail : on ne dérange personne. Alors elle peut bien démontrer toutes ses preuves, dans l’esprit de ceux-ci, le travail n’est qu’un prétexte pour se trouver un mari, voilà…

Qui a dit que c’est la jungle ici ? On garde une partie de la meute et on dévore juste tous les autres.

Mais un tel système ne peut perdurer. Ses tares pousseront tôt ou tard les opprimés qu’il aura engendrés à la révolte.

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