Présentation de rubrique : Economie et développement

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Avec en 2008 une production intérieure de biens et services par habitant (PIB nominal par habitant) de  F CFA 167 6001, en croissance annuelle hors inflation de 2,5%, l’économie nigérienne est pour le moins l’une des plus faibles au monde. En somme, chaque nigérien a produit en moyenne sur cette année là, et en augmentation par rapport l’année précédente, seulement F CFA 167 600 de biens et services ; même pas l’équivalent d’une moto ou  de 10 sacs de mil!

Lorsque l’on regarde d’un peu plus près, cette production se situe à 70,7% dans l’informel c’est-à-dire là où l’État n’a aucune emprise ni pour profiter réellement des taxes et impôts ni pour appliquer des politiques d’incitations, de normalisation ou de protection du consommateur. Mieux, cette production est constituée principalement de produits bruts agro-sylvo-pastoraux (à 43,2% en 2007) et de revenus du commerce ou d’activités de service comme les transports, l’activité immobilière ou financière, les postes et télécoms (à  41,9% en 2007). L’activité industrielle et de transformation ne compte que pour 12%, ce qui indique le peu de compétences et de ressources mises en œuvre dans la recherche de valeur ajoutée sur nos produits de base. Cela explique d’ailleurs pourquoi tout ce que nous pouvons vendre à l’extérieur c’est du bétail sur pied, des céréales en graines ou du minerai brut ; produits sans valeur ajoutée que nous sommes ainsi obligés de brader.

Pas étonnant alors si les recettes totales hors dons de l’État , soit F CFA 309 milliards en 2007, n’arrivent à couvrir qu’à peine ses dépenses courantes (salaires, matériels et fournitures, subventions et transferts, et intérêts de la dette) qui elles s’élèvent à F CFA 234,3 milliards. Le budget de l’État nigérien se trouve ainsi dépendant des dons extérieurs qui en 2007 représentent 35%  des recettes totales hors dons. Cela traduit le caractère quasi-aléatoire de toute politique d’investissement ou de relance budgétaire si un temps soi peu l’État nigérien en rêvait.

Sur le plan de l’emploi, on notera qu’une bonne partie de la population active échappe à toute politique de l’emploi étant donné qu’elle évolue dans le secteur informel. Les statistiques officielles ne relèvent que les 33 418 fonctionnaires et les 54 010 salariés du secteur privé et parapublic formel soit en tout 87 428 ! Nous ne nous hasarderons pas à pronostiquer un taux de chômage mais il est clair que la majeure partie de la population active évolue en marge de l’économie formelle, loin de tout acquis ou protection sociale, hors de portée des finances publiques pour la collecte des impôts et taxes ou des politiques d’incitation et de subvention.

Nous ne prétendons pas que les quelques indicateurs cités ci-dessus décrivent avec exhaustivité l’état de l’économie nigérienne. Ils traduisent néanmoins un fait indéniable : l’économie nigérienne est encore au stade archaïque. Nous devons en repenser la structure, l’organisation et probablement même la finalité. Ce qui nous amène à faire du développement économique une question centrale dans notre réflexion sur le développement du Niger, sur notre bien-être et  notre épanouissement collectif.   

La rubrique Économie et développement répond à cet impératif. C’est une tribune d’analyse et d’échange qui vise à présenter, analyser et critiquer les politiques et les pratiques en vigueur en matière d’économie et d’entrepreneuriat au Niger. Le but final de cet exercice est de distinguer les points forts des points faibles afin de dégager des perspectives de développement pour notre pays. Vous trouvez sous cette rubrique :

  • Des dossiers de présentations qui décrivent les différents secteurs économiques ainsi que les politiques en vigueur     A venir
  • Des articles en réaction de l’actualité nationale ou internationale
  • Des articles d’analyse venant de CDC ou d’experts indépendants sollicités par CDC
  • Un répertoire qui s’enrichira progressivement des principales sociétés stratégiques pour notre pays  A venir
  • Un forum de discussions qui permettra à chacun de participer librement aux débats en cours            A venir

Vous êtes vivement invités à nous envoyer vos articles et commentaire, et d’une manière  générale à participer aux échanges et aux contenus de cette rubrique. Pour nous soumettre vos articles vous pouvez remplir notre formulaire de publication participative. Pour toutes vos questions et demandes  d’information, n’hésitez pas à contacter les éditeurs en cliquant ici.

 

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  • L’entrepreneuriat des jeunes au Niger : situation et perspectives
  • Économie informelle : A qui profite le statu quo ?
  • 1. Les chiffres utilisés dans cette présentation proviennent  du site de l'Institut National de la Statistique (INS Niger)